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Il est des pas-sages dans la vie qui vous font bouger et puis des marqueurs qui font partie de vous et vous suivent tout au long de votre vie. J’ai déménagé 19 fois dans ma vie, c’est peut-être une constante, du coup. Depuis quelques temps, j’ancre ma pratique dans le concret. Cet espace de blog est mon terrain d’expression favori quand il s’agit de jouer avec les mots. Je retrouve le clavier, mes doigts qui posent sur l’écran tout ce que ma tête me fait entendre. Et cela me met en joie comme de retrouver mon appareil photo ou mes casseroles.

Et quand il s’agit des mots, ils portent tous leur empreinte, pour chacun d’entre nous. Y compris moi. Chacun a son vécu, son histoire avec les mots et souvent les quiproquos viennent de l’interprétation que l’on en fait. Chez moi, il y a toujours eu des mots, des mots doux dans les poches, des mots sur les portes, en bas des murs ou sur l’oreiller. Et il est des mots qui ont longtemps porté ma personnalité, comme « créative » ou « hors norme » ou « pas d’accord »… Et aujourd’hui, quand il s’agit d’ancrer ma pratique, de concrétiser mes projets, je me lance dans une démarche de formation avec le Mouvement Français pour la Qualité. Alors que j’ai toujours dit que je « coulerais la boite si je faisais de la qualité ». Et en même temps, accompagner les entreprises dans leur démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), quoi de plus concret pour contribuer à une meilleure version du monde, quoi de plus diffusant que de montrer le beau dans chaque projet, d’aider à concrétiser, rendre plus factuel, juste et vrai et montrer au monde toutes les pépites qui sont dans nos entreprises. Pour éviter celles qui repeignent leur façade en « vert », pour que ceux qui s’engagent vraiment soient accompagnés pour le faire encore mieux, pour que le socle, le vocabulaire et les références soient les mêmes pour tous.

Alors les mots de normalisation me chatouillent les oreilles quand même, et c’est là que je change de montagne pour regarder le mot autrement qu’avec mes lunettes de parfois-libertaire. Au lieu de voir un enfermement, je le vois maintenant comme un socle, une base nécessaire pour passer à l’étape suivante.

Je m’interroge aussi sur le « développement personnel » qui fait pourtant bien partie de mon travail aujourd’hui et qui fait vendre tellement de livres tous emplis de mots et de bienveillance des auteurs qui les portent. Peut être il peut être perçu comme une injonction à la perfection, à l’amélioration permanente, à l’exigence froide d’indicateurs de progression sans lien avec l’autre, sans lien avec le contexte ni l’environnement, ni le moment (j’aimerais vous parler des accords toltèques, un autre jour…)

Et la discipline, qui vient du latin discere, quiveut dire apprendre. Et le travail tripalium (André Comte Sponville expose magnifiquement pour les Hôpitaux de Genève ici autour de la valeur « Travail ») qui en latin désignait un instrument de torture composé de trois pieux !

Pour terminer, même si c’est compliqué pour moi d’arrêter de vous parler de mon amour des mots, je vous pose mes deux mots préférés dans la langue française : amour et… esperluette. Peut être pas si éloignés qu’on croit, ces deux-là !