Le corps en CAPITALE

Depuis quelques temps, j'utilise comme beaucoup d'entre nous les outils digitaux à ma disposition pour travailler. Je suis donc passée en 2 ans d'une équipe, physiquement proche, au quotidien, à une autre équipe, physiquement et covidement distante.

J'ai conscience aujourd'hui de l'importance pour moi de la proximité physique, surtout quand j'en suis privée (ahhhh, valeur liberté quand tu nous tiens). Elle me permet de sentir l'autre dans toutes ses dimensions (olfactive aussi !), d'être en lien et pour les kinesthésiques comme moi, de mieux percevoir ma "vivance".

En tant qu'accom-pagnatrice, je marche avec mes clients, je me tiens à côté d'eux et au départ cela me paraissait insurmontable de ne pas être dans la même pièce pour échanger. Et puis... covid oblige... j'ai inventé une nouvelle manière de travailler, de sentir, de partager. Cette distance impose de davantage poser des mots sur ce que l'on ressent, chacun développe alors une capacité plus grande à dire les choses : techniquement je capte, je n'entends pas, émotionnellement je vais bien ou je suis peu disponible.

Et ces outils m'ont surprise, enfin plus exactement j'ai été surprise de ce que les vivants en ont fait. Aujourd'hui, je ne me sens plus jamais seule, mais je peux choisir la solitude. Les écrans me permettent de rencontrer, de partager, de choisir, de vibrer et surtout, surtout, ils n'empêchent pas. Ni le partage d'émotion, ni de compétence, ni d'apéros ! Quelle belle croyance limitante que celle du lien qui passe impérativement par la proximité physique... Aujourd'hui, mon corps peut capter, à travers un écran - ou pas, et celui des autres capte aussi. Et dans ces instants où la communication est clé, il joue un rôle CAPITAL dans le jeu, encore plus qu'avant.

Toute idée prend vie dans l'action et par le comportement. C'est par le corps et le "nous" que tout naît.

05/10/2020